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Paysage #1 matrice

Paysage #1 Matrice est la première proposition de la série Paysage de propagations.

Créée en mai 2021 dans le Module du GMEM, elle propose au public une installation acoustique et électronique présentant plus de trente pièces en verre, disposées sur dix tables et dont la mise en vibration est produite par des moteurs (percuteurs direct et indirect, frottement, rotation) contrôlés par un dispositif numérique. Les sons sont ensuite captés, transformés et réinjectés dans d’autres vasques en verre équipées de transducteurs qui leur donnent le statut de diffuseurs sonores.

Les tables disposées dans l’espace offrent un paysage sonore immersif qui, selon la position d’écoute de l’auditeur·rice, met en évidence la singularité de la perception de chacun et le pouvoir de choisir son point d’écoute. Les mouvements sonores provoquent des changements de perspectives et agissent sur la représentation de l’espace. La combinaison de la déambulation de l’auditeur·rice, des jeux des mécanismes sur les vasques et de la spatialisation des sons projetés participent à la construction d’un paysage imaginaire inouï.

Le paysage évolue tout au long de la diffusion sonore accompagnée par la création vidéo de Francisco Ruiz de Infante qui renforce la dimension immersive grâce aux projections visuelles mobiles, induisant des déplacements d’ombres et des atmosphères aquatiques.

Les auditeur·rice·s sont invité·e·s pour une durée de 45 minutes comprenant un temps d’entrée et d’observation dans l’espace, un temps d’écoute déterminé de 25 minutes puis un temps de ‘‘relâchement’’ dans le silence.

« Nous sommes dans un lieu clos où les pièces de verre, réveillées par des mécanismes asservis, propagent leur identité sonore. Les lumières balayent l’espace. Rien ne semble fixe.
Dix tables présentent des pièces uniques, inertes, jusqu’à l’action du percuteur. Le souffle des artistes verriers se prolonge par le son. La matière passe du solide au vibrant, du souffle figé à son expansion retentissante. Les sons se propagent dans l’espace, se mélangent entre leurs zones de propagation. Les éclats de lumière et les nappes de couleurs, en contrepoint, brouillent les repères.

Après un temps d’observation, vous déambulez à la recherche des mécanismes. Ogives ou vasques frappées, longues tiges ou cymbales tapées ou frottées, bandes de lumière vibrantes… après le premier étonnement, c’est la recherche de la com- préhension du dispositif qui s’impose.
D’où viennent les phénomènes ? Puis jaillissent les bulles de spectres lumineux ou sonores, les axes de dialogues et les traces des fréquences. Les jeux entre les familles de sons – bois, métal, pierre – s’interrogent et s’interpellent. Les mouvements des résonances demandent l’immobilité de l’auditeur·rice et son observation.

Vous décidez d’être à l’intérieur du petit monde. Un lien dérisoire et ironique s’installe entre vous et le cosmos. Vous êtes dans un endroit décidé de votre écoute, à un endroit de l’orchestre, proche de ce qui est fort, écarté du lointain. »

2021, Christian Sebille.

En complément

Christian Sebille – conception et composition • Francisco Ruiz de Infante – plasticien • Benoit Fremaux – constructeur • Paul Sarraquigne / Julien Imatasse – ingénieurs son • Maxime Lance – régisseur général

Mai 2021 : Festival Propagations, GMEM, Marseille (13)
19 juillet au 29 août 2021 : Festival (((Interférence_s))), Centre Wallonie- Bruxelles, Paris (75)
Janvier 2023 : Festival Transverses, Arsenal – Metz (57)